Avec cette inscription, le Comité du patrimoine mondial reconnait la valeur universelle et exceptionnelle de ce paysage tout à la fois culturel, industriel et social qui rend hommage au monde disparu de la mine.
"Il porte aujourd'hui témoignage de la vie et du travail de générations d'ouvriers, venus bien souvent d'au-delà des frontières, pour participer à la croissance et la reconstruction du pays. Les travailleurs de la mine, les gueules noires, ont permis aux usines d'armement de tourner à plein régime pendant la grande guerre."
Mon père est né dans le pays minier du Pas de Calais. Il est né dans un tout petit village, Hersin Coupigny, et il a vécu la jeunesse de tous les gamins de cette région : on les envoyait à la mine. Il y fut envoyé dès l'âge de quatorze ans. "Germinal", c'est un peu l'histoire de mon père.
En mémoire à mon père Emile, né en 1910, mineur de fond à 14 ans, à mon grand-père Victor Louis, et mes oncles morts de la silicose, j'écris cet article, je suis fière d'être fille de mineurs du Pas de Calais.
Les mineurs étaient exposés aux pires dangers (les éboulements, les gaz dont le grisou est le plus redouté), ils travaillaient dans les pires conditions, ils restaient allongés pendant des heures pour abattre le charbon au marteau-piqueur.
Beaucoup mouraient de la silicose, cette maladie pulmonaire provoquée par l'inhalation des particules de poussières de silice dans les mines.
C'est au 14 ème siècle que l'emploi du charbon s'impose partout là où il affleurait.
Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est marqué économiquement, socialement, paysagèrement, écologiquement et culturellement par l'exploitation intensive de la houille présente dans son sous-sol.
L'exploitation du charbon a pris son véritable essor au 18 ème siècle. Les débuts sont difficiles car il faut lutter avec les difficultés de terrain, avec l'eau, et les moyens mécaniques qui étaient à l'époque peu puissants.
II n'y a pas si longtemps, les vieux mineurs parlaient encore du manège à chevaux ou à bras pour actionner le " tonneau ", des descentes et remontées en file indienne par les échelles, des feux allumés dans les puits abandonnés pour servir d'appel d'air et d'autres difficultés depuis longtemps disparues. A cela, les ouvriers des villages devaient ajouter une longue route à faire à pied pour se rendre à la fosse.
Au 19 ème siècle naît la grande industrie houillère, avec l'invention de la machine à vapeur qui va permettre d'améliorer les techniques d'extraction (pompes et treuils plus puissants) ; la découverte du coke accélérera sa transformation en véritable industrie.
Le Bassin du Pas-de-Calais sera bientôt partagé jusque Fléchinelle entre les diverses sociétés concessionnaires.
Une industrie avec d'énormes besoins d'argent et de main-d'œuvre et, par conséquent, la naissance d'une corporation minière qui deviendra une des familles professionnelles les plus nombreuses et les plus cohérentes.
Hersin-Coupigny, une ville de 12.02 km², située au nord de la France, dans le département du Pas-de-Calais. Elle appartient à l'arrondissement de Lens et au canton de Sains-en-Gohelle.
Les villes et villages proches de Hersin-Coupigny sont :
Barlin (62620) à 2.13 km,
Sains-en-Gohelle (62114) à 2.79 km,
Bouvigny-Boyeffles (62172) à 3.21 km,
Nœux-les-Mines (62290) à 3.31 km,
Maisnil-lès-Ruitz (62620) à 4.34 km.
Tout proche se trouve Bruay-la-Buissière, que moi j'ai connu du nom de Bray-en-Artois.
Et plus loin Béthune.
La densité de population de la ville est de 524.96 habitants par km². Le nombre de logements sur la commune a été estimé à 2 533 en 2007, composés de 2 448 résidences principales, 10 résidences secondaires ou occasionnelles, ainsi que 75 logements vacants.
En 1855, l'exploitation du charbon débute à Bruay-en-Artois, aujourd'hui appelée Bruay-la-Buissière. Les premiers mineurs s'installent en 1853. Bruay qui avait 500 habitants en 1792, et 712 habitants en 1853, devient rapidement une ville qui compte 18.363 habitants en 1911 et 30.125 en 1936.
En 1884, ce sont 607 277 tonnes qui sortent des mines de Bruay, soit 10% de la production régionale.
"Par la fin de la nuit et le jour, au prix d’une horrible lassitude, par Noulette, Aix-Noulette, Boyeffles, Sains-en-Gohelle, nous atteignons Hersin-Coupigny, village minier, à trois kilomètres de Nœux-les-Mines, et nous y cantonnons pour un temps indéterminé. Sommeil accablé. Lettres en arrivant : consolation et réconfort. Brossage des souliers, du pantalon, de la capote ; lavage du fusil ; travail ennuyeux et horrible par une certaine odeur macchabée. Corvée de bois : les champs, la bonne femme, le cimetière, les rues, les Marocains, la mine. Hersin-Coupigny. D’abord la mine et les corons (D… m’assure qu’on dit courons). La mine, un énorme bâtiment pyramidal, brique et bois, avec de grandes verrières en haut dans une sorte de tour ; c’est la clôture du puits et de ses armatures extérieures. Le terril, une montagne formidable de charbon, avec des rails dessus montant la pente, un train de wagonnets, et tout en haut je ne sais quel appareil bizarre, bascule, toise, qui ressemble à un aéroplane naufragé. Les corons, deux styles, les uns d’horribles maisons rouges continues aux deux côtés d’une voie noire (rue Blériot, rue Bréguet), les autres des maisonnettes toutes pareilles, numérotées sur la porte de 90 à 1, un seul étage, deux fenêtres, des rideaux blancs, la brique noircie, et devant un affreux petit jardin grand comme notre salle à manger, avec du lierre à la grille, un fusain et un troëne. La population pas spécialement plus noire ni plus débraillée qu’ailleurs ; ça et là seulement un chapeau de cuir, une lampe de mineur ; des enfants nombreux et gentils ; une abondance désolante d’estaminets associés à des charrons, à des menuisiers, à des commerçants de toute espèce… … Puis passé l’église, passé la mairie, commence un Hersin campagnard, un bel abreuvoir, et des fermes vers une grande campagne verte et gris-lumière. Nous cantonnons dans l’une de ces fermes." |
"Dans les corons, la nouvelle se répand aussitôt et, comme toujours en ces tristes circonstances, c'est une course de femmes affolées dont les maris, les enfants sont descendus dans la mine, c'est une course de parents et d'amis vers la fosse dont les abords sont de suite interdite : un cordon de soldats britanniques monte la garde. Derrière des barrières de clôture, c'est l'attente crispante, poignante, angoissante. Le vent souffle avec violence ; une pluie fine tombe, mélangée de neige.
Le coup de grisou, heureusement, n'a pas été suivi d'incendie. Une équipe de secours descend rapidement, établit un courant d'air pour chasser les gaz. Spontanément, l'armée britannique met à la disposition des sauveteurs le personnel et le matériel de ses formations sanitaires." |
Elle est commencée le 28 juin 1911 et entre en service vers 1914, avec un puits déjà profond de 723,50 mètres au 31 décembre 1913. Elle assure l'aérage de la fosse no 4 - 4 bis, sise dans la même commune. Une fosse no 10 bis est mise en chantier en 1914.
La fosse no 10 a été construite au milieu d'une pâture uniquement dans le but d'assurer l'aérage de la fosse no 4 - 4 bis, sise dans la même commune, à 1 475 mètres au nord-nord-est.
Mes oncles paternels je ne les ai pas connus.
Ils sont décédés avant ma naissance, de la sillicose.
Après son régiment, en 1932, mon père n'a plus voulu retourner à la mine, il est parti pour Paris où il est devenu manoeuvre chez Renault.
Les traces d'un ancien moulin.
Des souterrains-refuges utilisés pendant les guerres du xvi ème siècle et du xvii ème siècle.
L'Église Saint-Martin reconstruite 1772 avec éléments xvie siècle.
Une niche 15e siècle sur un contrefort sud.
De nombreux messages m'ont été adressé sur over-blog, suite à la parution de mon article.
J'en ai été très touchée et je les reproduis ici :
BROGNEZ Jean-Pierre15/12/2015 22:57
Marie5116/01/2016 00:26
jean-marie3107/03/2016 11:45
Que de souvenirs en lisant votre blog sur la mine.
RépondreSupprimerMon grand-père était chef porion lors de la catastrophe de 1917,et mes parents instituteurs desmines à hersin et barlin.
Aussi quelle tristesse de redécouvrir mon quartier du 9..des maisons à l'abandon...
Dailly anciennement rue d'houdain au 9.