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LES THÉMATIQUES DE CE BLOG
Je parlerai de ma ville, de mes voyages, de musiques, de films, de l'actualité, de tout ce qui m'interpelle

Quand j'ai créé mon premier blog je m'étais inspirée de la définition du mot "Blog", à l'origine "Weblog" contraction de Web et de Log. Le mot "Log" a désigné au départ les journaux de bord de la marine et de l'aviation américaine, et le "Web", c'est cette invention qui a changé notre quotidien à la fin du 20e siècle ! Le blog littéralement c'est donc un carnet de bord tenu et dévoilé en ligne, un mot construit pour désigner les premiers sites du genre aux Etats-Unis à la fin des années 90.

Mon blog... Un regard très personnel, un journal où je publierai des billets d'humeur à propos des sujets les plus divers.

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samedi 29 novembre 2014

L'HISTOIRE DE VASCO DE GAMA




Vasco de Gama est mort le 24 décembre 1524 à Cochin, lors de son deuxième voyage en Inde (son corps fut ramené au Portugal en 1538 et est enterré aujourd'hui sous la cathédrale de Belem).

En 1498, six ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, Vasco de Gama a été le premier Européen à trouver la route de l'Inde en contournant l'Afrique. Il a fait deux autres voyages en Inde, et a été nommé comme vice-roi portugais en Inde en 1524.


Tombe de Vasco de Gama
Lisbonne - monastère des Jeronimos


Il est né à Sines au sud-ouest du Portugal, vers 1469, dans une famille noble. Il était le troisième fils d'Estêvão da Gama, commandant de la forteresse à Sines. Jeune, Vasco da Gama rejoint la marine, où il apprend à naviguer.

En 1492, le roi Jean II du Portugal l'envoie dans la région de l'Algarve pour s'emparer des navires français, un acte de vengeance contre le gouvernement français qui perturbaient les expéditions portugaises.


Vasco de Gama

A cette époque, le Portugal s'est imposé comme l'un des pays maritimes les plus puissantes d'Europe.

Réputé pour la fermeté de son caractère et sa science de la navigation, Vasco de Gama se voit confier en 1497 par le roi du Portugal Manuel Ier, au pouvoir depuis 1495, la direction d'une importante expédition maritime qui doit consacrer le triomphe des entreprises portugaises entamé au début du xve siècle. Sa mission est de trouver une route commerciale directe vers l'Inde.

Il s'agit d'ouvrir la route directe vers les terres productrices d'épices, afin de fournir d'inépuisables ressources au royaume lusitanien.

Cette expédition succède à de nombreuses autres entreprises depuis la prise de Ceuta, en 1415, et durant la lente descente des côtes d'Afrique, qui a enfin permis à Bartolomeu Dias de franchir le cap des Tempêtes (aujourd'hui cap de Bonne-Espérance) en 1487.




Les grandes découvertes des navigateurs portugais

Henri le Navigateur

Une grande partie de cet héritage est dû à Henri le Navigateur, qui, basé dans la région sud du pays, avait réuni une équipe de cartographes, géographes compétents et les navigateurs.

Il envoya des navires pour explorer la côte ouest de l'Afrique afin d'étendre l'influence du commerce du Portugal.

Il avait également pensé qu'il pouvait former une alliance avec Prester John, ce patriarche chrétien et roi, issu d'une légende populaire en Europe du 12e au 17e siècles, qui aurait régné sur un empire chrétien perdu au milieu des musulmans et des païens quelque part en Afrique ou en l'Orient.
Henri le Navigateur (1394 - 1460)

Henri le Navigateur n'a jamais localisé Prester John, mais son impact sur le commerce portugais au long de la côte Est de l'Afrique au cours de ses 40 années de travail exploratoire a été indéniable.

Pourtant, malgré tout son travail, la partie sud de l'Afrique - ce qui se trouvait à l'est restait enveloppée de mystère.

En 1487, une percée importante a été faite lorsque Bartolomeu Dias qui a découvert la pointe sud de l'Afrique et atteint le cap de Bonne-Espérance. Pour la première fois, l'Atlantique et l'océan Indien ont été connectés.

Ce voyage a suscité un regain d'intérêt dans la recherche d'une route commerciale vers l'Inde. Christophe Colomb avait recherché la route de l'Orient par l'ouest. Mais au retour de son deuxième voyage son retour, en juin 1496, il apparaît que les terres découvertes ne ressemblent guère à celles de l'Asie du Sud-Est. 

Vers le sud et l'est, le Portugal peut espérer d'immenses profits en soustrayant aux Arabes le trafic des épices dans les échanges commerciaux de l'océan Indien. Les rapports d'un agent portugais, Pêro da Covilha, viennent d'ailleurs de préciser toute l'activité qui règne sur les rives de cette mer lointaine.

La route des épices




"Dans l'antiquité, en Mésopotamie, les Assyriens et les Babyloniens utilisaient déjà des épices dans la nourriture, en médecine et en parfumerie. Le commerce des épices était alors comparable en importance à celui de l'or et des pierres précieuses. Les égyptiens se servaient aussi des épices pour embaumer leurs morts et confectionner des parfums et onguents.

Ce sont les marchands arabes qui, les premiers, ont rapporté des épices de Chine et d'Inde vers l'occident. Alliés aux vénitiens, ils bâtissent une puissante marine qui leur assure un rôle influent en Méditerranée.

A partir du xvème siècle, les navigateurs portugais, à la suite de Vasco de Gama franchissent le cap de bonne espérance et se lancent pour eux-mêmes dans ce fructueux commerce.

La route des épices est alors contrôlée à l'est par les Arabes, et au sud par les Portugais. Christophe Colomb convainc la couronne d'Espagne de tenter sa chance par l'ouest. Et bien qu'ils n'arrivèrent pas aux Indes, ils découvrirent l'Amérique, un autre continent riche en épices.

Au XVIIème siècle, c'est au tour des marchands hollandais et anglais de se lancer dans le commerce des épices en créant des compagnies et des comptoirs sur les côtes asiatiques.
en 1654, les français s'installent aux Indes avec la création par Colbert de la compagnie des Indes orientales. Plus tard, ils développent la culture des épices dans leurs colonies de la mer des Antilles (Guadeloupe Martinique) et de l'océan indien (Madagascar Maurice)

A la fin, du XVIIIème siècle, les anglais dominent le marché des épices, alors que leurs cours sont en baisse.

Au XIX siècle, la culture des épices s'est très étendue. L'Indonésie reste un fournisseur important, mais elle est supplantée sur le marché international par l' Amérique latine.

De nos jours, les épices sont devenues de banals ingrédients de l'art culinaire (cuisine). Aujourd'hui en France, l'épice la plus consommée est le poivre, suivi par le gingembre, le safran, le curcuma, le girofle et la vanille ".


À la fin des années 1490, le roi Manuel, n'était pas le seul à penser à des opportunités commerciales vers l'Est.

En fait, son élan pour trouver une route était alimenté plus encore par une quête de conquérir l'islam et de s'établir comme le roi de Jérusalem, que par le désir d'assurer des enjeux commerciaux plus lucratifs pour son pays.



Manuel Ier le Grand (1469 - 1521)
1 ère expédition

Parti du Portugal le 8 juillet 1497, avec quatre navires, Vasco de Gama s'engage d'emblée dans la bonne voie en osant, au-delà du Cap-Vert, faire route en plein océan vers le sud, pour profiter des vents dominants le long de la côte de l'Afrique, les alizés, et éviter les calmes équatoriaux du golfe de Guinée.

Au moment d'embarquer pour sa grande expédition, en juillet 1497, Vasco de Gama disposait de quatre navires, dont la construction fut particulièrement soignée. Ceux-ci en effet emportaient des pièces de rechange pouvant être utilisées indifféremment sur chacun d'entre eux, ce qui constituait une innovation remarquable.

Le chef de l'expédition embarqua sur le São Gabriel, qui jaugeait 120 tonneaux ; son frère Paulo commandait le São Rafael (100 tonneaux). Si la capacité du Berrio n'était que de 50 tonneaux, celle du navire de charge – pour les approvisionnements de l'aller – atteignait 200 tonneaux. Les équipages auraient compté 170 personnes (320 selon d'autres sources), dont de nombreux aventuriers. C'est à eux que furent réservées les missions périlleuses.

Son choix de direction était une riposte envers Christophe Colomb, qui, lui, avaient cru qu'il avait trouvé une route vers l'Inde en naviguant à l'est.

Au prix d'un formidable détour, il retrouve les grands vents d'ouest qui le ramènent près de l'extrémité sud de l'Afrique le 4 novembre 1497.  

Le 22 novembre, après une terrible tempête qui provoque une ébauche de mutinerie, le cap de Bonne-Espérance est franchi. et commence à faire son chemin jusqu'à la côte orientale de l'Afrique, vers les eaux inexplorées de l'océan Indien.

Le Mozambique - mars 1498

Fin Janvier 1498, alors que la flotte approchait de ce qui est maintenant le Mozambique, de nombreux membres de l'équipage étaient malades de scorbut, forçant l'expédition à s'arrêter pendant près d'un mois, pour le repos et les réparations, à l'embouchure de l'un des bras du Zambèze, dans un pays où certains autochtones comprennent un peu l'arabe : le voyage de pure découverte est terminé. On entre dans les régions décrites par Pêro da Covilha.

Au début de Mars de 1498, les navires sont ancrés dans un port du Mozambique, une cité-musulmane dominée par les commerçants musulmans.  Les habitants commercent, par l'intermédiaire des Arabes, avec l'Inde. Des musulmans et le souverain du lieu viennent visiter les navires. D'abord amicaux, les rapports se détériorent rapidement et des escarmouches se produisent : les commerçants locaux comprennent très vite que les nouveaux venus risquent de bouleverser l'ordre des choses.

Le Kenya - avril 1498

Au début Avril, la flotte atteint ce qui est maintenant le Kenya. A Mombasa, le 7 avril, l'accueil du souverain est amical. Mais la "question" infligée par les Portugais à des otages révèle qu'un guet-apens se prépare et il faut repartir rapidement.

C'est le roi Melinde de Mozambique (aujourd'hui Malindi) qui offrit à Vasco de Gama des pilotes arabes qui connaissaient parfaitement la route des Indes, car depuis huit siècles c'étaient eux qui monopolisaient le commerce des épices entre l'Afrique et la côte Malabar.

Le sultan en place se résout à faire bon accueil à Vasco de Gama, qui rend ses otages musulmans et obtient qu'on lui prête, pour la dernière partie de son voyage, un pilote, nommé Malemo Cana.

Ce dernier est peut-être Ahmad ibn Madjid, l'un des navigateurs les plus réputés de son temps. En tout cas, il révèle à Vasco de Gama la science nautique des marins arabes de l'océan Indien.

Le sultan en place se résout à faire bon accueil à Vasco de Gama, qui rend ses otages musulmans et obtient qu'on lui prête, pour la dernière partie de son voyage, un pilote, nommé Malemo Cana.

Ce dernier est peut-être Ahmad ibn Madjid, l'un des navigateurs les plus réputés de son temps. En tout cas, il révèle à Vasco de Gama la science nautique des marins arabes de l'océan Indien.

Puis les navires mettent les voiles sur une navigation de 23 jours qui leur faire traverser l'océan Indien.






En Inde - Calicut en 1498

Au terme de vingt-trois jours de mer, les Portugais jettent l'ancre à deux lieues au nord de Calicut (aujourd'hui Kozhicode), le 20 mai 1498.

Mais par ignorance de la région, ainsi que sa certitude que les résidents étaient des chrétiens, ont conduit à une certaine confusion. Pourtant, le souverain local hindou accueillit Vasco de Gama et ses hommes, et l'équipage a fini par rester à Calicut pendant trois mois. 

Vasco de Gama feint de croire que les cultes hindous à la déesse Krishna sont d'essence chrétienne et, par ses prosternations, se démarque des commerçants musulmans : il fait naître ainsi pour les autorités locales l'idée de profiter d'une concurrence nouvelle chez les clients étrangers.

Mais tout le monde n'a pas accepté leur présence, en particulier les commerçants musulmans qui n'avaient manifestement pas l'intention de renoncer à leurs avantages commerciaux. Finalement, da Gama et son équipage ont été forcés de troquer afin d'assurer suffisamment.

Après de longues négociations, les Portugais obtiennent le droit de commercer librement à Calicut.
"L'ouverture de cette nouvelle route n'est pas tant d'une grande importance maritime, car le cap de Bonne Espérance avait déjà été doublé dix ans auparavant. Son unique intérêt est qu'elle brise le monopole que les Arabes avaient du commerce avec l'Inde et établit le premier contact direct entre l'Europe et l'Inde depuis Alexandre le Grand ".

Retour vers le Portugal

Ils repartent de Calicut le 29 août 1498Date qui ne pouvait pas pu être pire :  son départ a coïncidé avec le début de la mousson.

Après une fructueuse escale à Cannanore, les vents ne permettent pas encore de traverser l'océan. On radoube les navires à l'île d'Angediva (aujourd'hui Anjidiv, en face de Karwar) et une attaque d'un chef local est repoussée.



L'Afrique

Le départ vers l'Afrique a lieu le 15 octobre. Melinde n'est atteint que le 7 janvier 1499. 

Au début de 1499, les équipages sont victimes du scorbut, l'expédition n'allait compter que cinquante-cinq survivants). Dans un effort pour économiser sa flotte, de Gama ordonné qu'un de ses navires soit brûlé. Le São Rafael est détruit. Les bateaux restant sont le São Gabriel et le Berrio.  

Le 20 mars, la flotte entre dans l'Atlantique. Vasco de Gama, retardé par la mort de son frère, aux Açores, n'est de retour au Portugal qu'à la fin d'août 1499, après Nicolau Coelho, commandant de l'un des navires, arrivé, lui, dès le 10 juillet 1499. 

En tout, le premier voyage de Gama couvert près de 24.000 miles en près de deux ans, et seulement 54 des 170 membres originaux de l'équipage a survécu.

Enfin, le 20 Février, 1503, da Gama et son équipage ont commencé à rentrer chez eux. Ils ont atteint le Portugal le 11 Octobre de cette année. Le voyage avait duré plus de deux ans.

A son arrivée, Manuel le reçut avec la plus grande magnificence. De nombreuses fêtes furent célébrées et le roi fit aussitôt armer une nouvelle escadre, beaucoup plus importante, qu'il confia à Pedro Alvares Cabral et dont le but était de prendre possession des terres et du monopole commercial par la force. Celle-ci partit entre mars 1500 et juillet 1501 et confirma la nécessité d'user de la force pour s'implanter.

Les autres expéditions du Portugal
Pedro Álvares Cabral

Dans un effort pour sécuriser la route du commerce avec l'Inde et usurper le commerce aux musulmans, le Portugal a envoyé une autre équipe de navires, dirigée par Pedro Álvares Cabral. L'équipage a atteint l'Inde en seulement six mois, Le voyage a subi un échange de tirs avec les marchands musulmans, dans lequel 600 hommes de l'équipage de Cabral ont été tués par les navires de charge musulmans.

Plus important pour son pays d'origine... Cabral établit le premier poste de traite portugaise en Inde.

Il put ainsi fonder le premier comptoir portugais en Asie. La confrontation qui s'ensuivit entre l'Europe marchande et la présence arabe est un fait majeur de l'Histoire.

Le Portugal entreprend dès lors d'exploiter les route nouvelles.

À l'expédition de Pedro Álvares Cabral, qui atteint les côtes du Brésil en 1500, succède en 1501 celle de João da Nova, qui découvre l'île de l'Ascension et Sainte-Hélène.

La 2 ème expédition de Vasco de Gama

Vasco de Gama lui-même repart à la tête de 23 navires en février 1502, ce qui lui permit de soumettre les royaumes de la côte orientale de l'Afrique.

Dix des navires étaient directement sous son commandement, son oncle et le neveu barraient les autres.

Dans le sillage du succès et de batailles de Cabral, le roi charge da Gama de sécuriser davantage la domination du Portugal dans la région.

Désormais il avançait en semant la terreur, brûlant notamment un navire égyptien avec son équipage. Arrivé en Inde, il effraya le zamorin qui pourtant concédait l'établissement d'un comptoir, en cannonant la ville et en organisant un blocus.

Il commence par s'emparer des bases de Quiloa (Kilwa) et de Sofala, premières bases portugaises du futur Mozambique, et écarte ses rivaux arabes par la terreur : un navire égyptien est incendié avec tout son équipage, y compris les femmes et les enfants.

Aux Indes, il impose la domination portugaise avec la même rigueur, fait bombarder Calicut pendant trois jours, et fonde à Cochin le premier comptoir portugais d'Asie.

Finalement il rentra à Lisbonne en décembre 1503 en laissant une présence portugaise sous le commandement de Vicente Sodré.





L'une des pages les plus sombres de la découverte des Indes par le Portugal

PAR FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS
Le Point - Publié le 02/10/2012


"3 octobre 1502. Vasco de Gama fait brûler vifs des femmes et des enfants musulmans revenant de la Mecque. C'est l'une des pages les plus sombres de la découverte des Indes par le Portugal."


Par vengeance, le navigateur incendie le navire de riches pèlerins de Calicut, en Inde, au lieu de réclamer une rançon.

Lors de sa deuxième expédition dans l'océan Indien, à la tête de la quatrième armada, Vasco de Gama ordonne un massacre qui vaut bien celui des Islamistes : il met le feu à un navire de pèlerins de retour de La Mecque avec femmes et enfants à bord. Il y a plusieurs centaines de victimes. Du reste, ce massacre gratuit est condamné par la majorité de ses lieutenants. C'est "un jour dont je me souviendrai toute ma vie", écrit Thomé Lopes, un des chroniqueurs de l'expédition. 

Le 3 octobre 1502, la flotte d'une quinzaine de navires de Vasco de Gama approche du but de son voyage, la ville de Calicut sur la côte de Malabar (Kerala). Lors d'une précédent visite, le navigateur s'était fait refouler par le Zamorin ("souverain de la mer") quand il avait montré les marchandises apportées du Portugal pour commercer : du miel, des chapeaux et des... pots de chambre. Véridique. Vasco avait alors promis de revenir pour se venger. Une vengeance qu'il promet d'être d'autant plus terrible que ce même roitelet arabe avait, par la suite, exterminé l'équipage d'un compatriote, celui de Pedro Àlvares Cabral."

LA SUITE : ICI

Prise de Goa en 1510 

En 1510, les Portugais s'emparèrent de Goa, où il instaurèrent un règne de terreur, brûlant les hérétiques, crucifiant les brahmanes et encourageant leurs soldats à prendre des maîtresses indiennes. 

Or Goa, de son vrai nom indien Gomäntak, était avant la conquête, un centre religieux hindou fort important dominé par de nombreuses communautés de brahmanes qui y possédaient une grande quantité de temples. Tout porte à croire que ces brahmanes n'auraient eu aucune objection à servir un prince chrétien, comme ils s'accommodaient à l'époque des sultans musulmans, mais les Portugais investis par le pape de la mission de convertir les païens sous leur juridiction, exproprièrent les brahmanes et détruisirent leurs temples pour avec leurs pierres construire des églises »

Des années plus tard

Là se terminait provisoirement l'aventure indienne pour Gama. L'expédition suivante fut confiée à Alfonso de Albuquerque et à d'autres chefs de guerre qui allaient achever sans lui la conquête du sud du Dekkan.  Prise de Malacca en 1511.

Gama bien que couvert de gloire fut ainsi laissé dans l'inaction pendant 21 ans. Retourné au Portugal, marié et père de six fils, il s'installa dans la retraite et la vie de famille. Il maintient le contact avec le roi Manuel, conseiller sur les questions indiennes, et nommé chef de Vidigueira en 1519. 

Huile sur toile
Service historique de la Marine, Vincennes



Ce n'est qu'après la mort du roi que son successeur Jean III le Pieux le nomma vice-roi des Indes en 1524 dans le but de lutter contre la corruption des fonctionnaires portugais qui se développait dans les trois comptoirs du pays.

En fait, cela ne dura pas 4 mois car Vasco de Gama mourut à Cochin la même année, le 24 décembre, à Cochin.

Première tombe de Vasco de Gama
à Cochin

En 1538 son corps fut rapatrié et après lui avoir rendu les plus grands honneurs, il fut inhumé au couvent des Carmes de Vidigueyra, la ville de sa première retraite.

Les Portugais  furent rapidement chassés de la côte Malabar par les Hollandais, puis supplantés par les Anglais ; et il ne leur resta plus que Goa, Diu et Daman, de minuscules territoires, plus insignifiants les uns que les autres. Cela ne les empêcha d'être les derniers à quitter l'Inde – et à contrecœur en plus : il fallut que Nehru envoyât ses chars en 1956.

Aujourd'hui, il ne reste pas grand chose de l'héritage de Vasco de Gama à Cochin ou à Goa, ce n'est une certaine atmosphère portugaise et les noms portugais de nombreux de ses habitants.

Cochin
Photos personnelles prises lors de mon passage à Cochin




Eglise São Francisco



La tombe de Vasco de Gama à l'intérieur de l'église São Francisco




D'autres tombes de Portugais


L'héritage portugais à Cochin



Le corps de Vasco de Gama été rapatrié par bateau au Portugal






lundi 24 novembre 2014

L'HISTOIRE DU PÈRE CASALDÁLIGA

Il y a longtemps que je n'ai pas parlé de série télévision. J'ai particulièrement aimé assister à cette fiction en deux parties, diffusée sur France Ô le 24 novembre, qui ma beaucoup appris de choses sur le Brésil. Cette histoire n'est pas si vieille que cela, et c'est une histoire vraie.

Cette fiction en deux parties "Pieds nus sur terre rouge" est la traduction mot pour mot du titre original "Descalço sobre a terra vermelha".

Ce film raconte la vie de l'ancien évêque de São Felix do Araguaia, Dom Pedro Casaldáliga, et de sa lutte pour les pauvres et les "sans-terre" du Mato Grosso, et sa rencontre avec le cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI .

Le rôle du missionnaire catalan est joué par Eduard Fernández, récompensé pour son interprétation.




C'est l'histoire d'un évêque rebelle dans le Mato Grosso, au Brésil, face au pouvoir, et menacé de mort.

Un très bel hommage à ce prêtre qui a défié la dictature brésilienne et a lutté contre l'injustice.

C'est la première fois que je vois une fiction qui évoque la dictature militaire brésilienne? Dictature qui a duré de 1964 à 1985, suite au coup d'État du 31 mars 1964 mené par le maréchal Castelo Branco, renversant la Deuxième République et son président élu João Goulart, et qui perdura jusqu'à l'élection de Tancredo Neves en 1985.

"Pieds nus sur la terre rouge" est centrée sur l‘histoire de l’évêque Casaldáliga qui, après son arrivée à São Felix do Araguaia au Brésil, mena une lutte âpre aux côtés des démunis et du peuple indigène.

Il  a passé une grande partie de sa vie au Brésil. Il a toujours été lié à la théologie de la libération et a toujours été un défenseur des droits des défavorisés. 

VIDÉO


Lors de sa diffusion en Catalogne, la première partie avait séduit 468.000 téléspectateurs soit 15% d’audience dans la région. À cette échelle, Pieds nus sur la terre rouge arrivait derrière "Cauchemar en cuisine", mais devant "Velvet", "Koh Lanta" et "Danse avec les stars". Le deuxième épisode grimpait à 518.000 téléspectateurs sur TV3.

Réalisé par : Oriol Ferrer

Acteurs :

Eduard Fernández / le père Casaldàliga
Pablo Derqui / Daniel
Sergi López / le cardinal Joseph Ratzinger
Clara Segura / soeur Irene
Cristina Lago / Rosa
Mónica López / soeur Genoveva
Babu Santana / Boca-Quente
Francesc Orella / Dom Aloisio




Eduard Fernández

VIDÉO


Pedro Casaldáliga  

En catalan : "Pere Casaldáliga i Pla".
Il est né à Balsareny dans la province de Barcelone, le 16 Février 1928. 

Fils d'une famille de paysans, il rejoint la Congrégation clarétaine en 1943 et est ordonné prêtre à Montjuïc, à Barcelone le 31 mai 1952.

En Juin 1968, il part en tant que missionnaire vers l'état du Mato Grosso. Il arrive au Brésil en Juillet 1968, à l'époque la plus difficile de la dictature militaire.

Il doit alors faire face aux propriétaires fonciers de la région et également penser au rôle de l’Église catholique. Il se pose ainsi la question de construire sa propre église où célébrer les baptêmes et les enterrements ou de fermer les yeux sur la souffrance du peuple. Il comprend qu’il est impossible d’être neutre et qu’il doit prendre parti.





Le 27 Avril 1970, il est nommé administrateur apostolique de la Prélature de São Félix do Araguaia. 
Le 23 Octobre 1971, le Pape Paul VI l'ordonne évêque de São Felix do Araguaia. 


Son diocèse est l'un des plus grand du pays, occupant une superficie de près de 150 000 km², habités principalement par des propriétaires fonciers autochtones.


Les posseiros

Dom Pedro a subi de nombreuses menaces de mort, et à cinq reprises au cours de la dictature militaire, a été la cible de procédures d'expulsion hors du Brésil, suite à son engagement dans les luttes paysannes.

Histoire

"A coté des agriculteurs "dépendants", il y a toujours eu une paysannerie libre. ils étaient appelées les "posseiros" (les possédants, c'est à dire munis d'un seul droit d'usage, sans droit de propriété).

Cette relative liberté a duré jusqu'à ce que les grands propriétaires producteurs de sucre étendent les surfaces cultivées en raison de la hausse généralisée des prix agricoles. Des milliers de paysans sans titre foncier ont été alors expulsés à la fin du XVIIIe.

Cet événement est significatif de l'histoire agraire du Brésil. Les paysans libres peuvent utiliser la terre jusqu'à ce qu'elle ait une valeur économique. L'absence des titres de propriété permet toujours la récupération des terres au profit des grands propriétaires.  Le recours aux armes est alors fréquent et c'est une pratique toujours courante.

Les paysans ont alors migré vers l'ouest pour défricher de nouvelles terres. Ils ont pu aussi se fixer dans l'environnement du "latifundia", si des besoins en main d'œuvre existaient, sous des statuts divers, mais toujours de dépendance. "


Les petits cultivateurs, que l'on appelle les "posseiros", les "possesseurs" ou "occupants" de la terre, n'ont pas de titres de propriété mais sont légalement propriétaires des terres vierges qu'ils mettent en valeur et sur lesquelles ils habitent.

Un documentaire long-métrage avait déjà été produit sur ce sujet, "Vale dos esquecidos", réalisé par Maria Raduan.

Dom Pedro a subi de nombreuses menaces de mort, et à cinq reprises au cours de la dictature militaire, a été la cible de procédures d'expulsion hors du Brésil, suite à son engagement dans les luttes paysannes.

Il a été menacé de mort à plusieurs reprises, et a échappé au moins une fois à l'exécution de cette menace, par hasard. Sa vie a été mise à prix. Plusieurs de ses compagnons ont été arrêtés, torturés et tués. : João Bosco, son vicaire, a été assassiné par la police en sa présence (1976).

Dom João Bosco

João Bosco Penido Burnier, ou simplement Père João Bosco, est né le 11 juin 1917 à Juiz de Fora, dans le Minas Gerais, et mort (assassiné) le 11 octobre 1976 à Goiânia, Goiás (Brésil).

Il était prêtre jésuite brésilien, missionnaire auprès des Xavantes du Mato Grosso amazonien.

Il fut tué par des policiers alors qu'il protestait contre les mauvais traitements qu'ils infligeaient à deux femmes sous leur garde.






De 1949 à 1954 il est secrétaire de l'Assistant latino-américain du supérieur Général. En 1954, il devient le vice-provincial pour la zone centrale du Brésil et est l'un des fondateurs du Collège des Jésuites à Juiz de Fora. C’est à cette époque qu’il travaille avec les Indiens Beiços-de-pau et Bacairis, en participant au Conseil missionnaire indigène, le CIMI (Conselho Indigenista Missionário).

La tension était élevée dans la région, où pour la construction d'une route de Barra do Garcas à São Felix, les indigènes étaient dépossédés de leurs terres sans juste compensation. Un poste de police y avait été installé en 1973 pour "y éviter des désordres", en fait pour y imposer l'ordre injuste. Les villageois avaient déjà écrit au début de l'année 1976 au président du Brésil, Ernesto Geisel, protestant contre les exactions des policiers, à la solde des gros propriétaires terriens.




Les circonstances de la mort de João Bosco En octobre 1976, à la fin d'une rencontre avec les agents pastoraux des peuples indigènes, João Bosco, en tant que coordinateur du Conseil missionnaire indigène [CIMI], se rend dans la région avec Mgr Pedro Casaldáliga à l'occasion de la fête de Notre-Dame d'Aparecida.

Ils remarquent l'atmosphère de terreur qui y règne. Alors que la procession qu'ils conduisent passe devant le poste de police ils entendent des cris :"Ne me frappez pas!".

En soirée le père João Bosco, accompagné de Dom Pedro Casaldáliga, se rendent à la caserne des policiers pour intercéder en faveur et réclamer la libération de deux paysannes amérindiennes, qui y étaient emprisonnées, torturées (et violées), car soupçonnées de collaborer avec les opposants au gouvernement Geisel1. Ils n'obtiennent rien.

Dom Pedro menaçant de les dénoncer pour abus de pouvoir et mauvais traitements, Ezy Ramalho Feitosa, officier de police à Ribeirão Cascalheira, tire une balle dans sa direction, mais le père João Bosco, lui faisant un bouclier de son corps, reçoit la balle dans la poitrine. Il meurt le lendemain, 11 octobre 1976.

Lorsqu'ils apprennent ce qui s'est passé les paysans sont choqués et commentent: "Si c'était l'un de nous, il n'y aurait rien d'étrange. Cela arrive tous les jours... Mais un prêtre... Les policiers ont perdu la tête!". Ils détruisent la caserne et libérèrent les deux femmes.

Transporté d'urgence à Goiana, Burnier meurt en cours de route. Il est enterré à Diamantino le 15 octobre 1976.

Tout cela est raconté dans le film.

Ce n'est que trente-trois ans plus tard (en décembre 2009) que, ayant perdu la protection du gouvernement Brésilien l'officier de police Ezy Ramalho Feitosa doit finalement rendre des comptes à la justice: il est condamné.

Dans d'autres parties du Brésil, évêques, prêtres, politiciens, étudiants, travailleurs et agriculteurs sont emprisonnés, torturés et tués par la même cause : la cause de la justice.


A cette époque, Casaldáliga a reçu le plein appui du Vatican, en particulier par le pape Paul VI, mais  ce ne fut pas toujours ainsi.

Bien qu'il ne soit à cette époque jamais retourné en Espagne et a toujours été réticent à voyager de peur de ne pas être en mesure de se re-connecter au Brésil, en 1985 il a effectué une visite controversée au Nicaragua.

En 1988, il s'est rendu au Vatican et a été reçu en audience par le Pape Paul VI. La visite n'était pas pleinement satisfaisante et quelques mois plus tard il a reçu un sérieux avertissement du Saint-Siège qui a critiqué son soutien à la cause sandiniste et la théologie de la libération.

Où se trouve São Félix do Araguaia ?

São Félix do Araguaia est une ville brésilienne, située dans l'état de Mato Grosso. Ses habitants sont appelés les são-felixcenses.

La ville aujourd'hui s'étend sur 16 711,9 km² et compte 10 531 habitants depuis le dernier recensement de la population. La densité de population est de 0,6 habitants par km² sur la ville.



L'Histoire du père Casaldáliga

En 1970, le père Casaldáliga arrive au Brésil pour fonder une mission à São Felix, dans le Mato Grosso.







Il va découvrir une ville sans foi ni loi, en proie à la violence et à la corruption avec des ouvriers agricoles qui travaillent et vivent comme des esclaves, des paysans obligés d'abandonner leurs terres et des villages d'Indiens menacés d'extinction. Il comprend que rester neutre est impossible et que, s'il veut rester, il doit choisir son camp.




Épisode 2 :
Le cardinal Ratzinger demande à Casaldáliga des explications sur la mission qu'il a menée au Brésil des années plus tôt.


Le Cardinal Ratzinger

Sergi Lopez

Le Cardinal Ratzinger

Joseph Aloisius Ratzinger, né le 16 avril 1927 à Marktl, dans l'État libre de Bavière, en Allemagne, exerce la charge d'évêque de Rome et est devenu le 265e souverain pontife de l'Église catholique, du 19 avril 2005 au 28 février 2013, sous le nom de Benoît XVI.

Il a renoncé à ses fonctions, il vit aujourd'hui retiré dans le Monastère Mater Ecclesiae. Le pape François lui a succédé le 13 mars 2013.



La mission de São Félix se construit et prend de l'ampleur tandis que de nouvelles aides se joignent au père Casaldáliga, qui souhaite faire parvenir au Vatican un rapport exposant la situation calamiteuse des posseiros, risquant de mettre dos à dos l'Eglise et le gouvernement militaire brésilien.

La conférence épiscopale refuse de publier le manifeste mais le Vatican nomme Casaldáliga évêque. Soupçonnant cette promotion comme un moyen de le faire taire, le père accepte mais il publie lui-même son manifeste...

Je cite l'article de Hélène Rochette sur Telerama :

SYNOPSIS DE PIEDS NUS SUR LE SOL ROUGE

Le cardinal Ratzinger demande à Casaldaliga des explications sur la mission qu'il a menée au Brésil des années plus tôt. La mission de Sao Félix se construit et prend de l'ampleur tandis que de nouvelles aides se joignent au père Casaldaliga, qui souhaite faire parvenir au Vatican un rapport exposant la situation calamiteuse des posseiros, risquant de mettre dos à dos l'Eglise et le gouvernement militaire brésilien. La conférence épiscopale refuse de publier le manifeste mais le Vatican nomme Casaldaliga évêque. Soupçonnant cette promotion comme un moyen de le faire taire, le père accepte mais il publie lui-même son manifeste...

LA CRITIQUE TV DE TÉLÉRAMA DU 22/11/2014

Envoyé en mission au Brésil, en 1968, le prêtre catalan Pedro Casaldáliga gagne l'Etat du Mato Grosso, en pleine dictature. Adoptant d'emblée la cause des paysans démunis et des Indiens, ce prêtre quadragénaire d'origine modeste dénonce les pratiques esclavagistes des propriétaires fonciers et de l'armée. Au péril de sa vie, le religieux défend une population analphabète de fermiers, de vachers, de bateliers... Ordonné évêque en 1971, il résiste aux menaces des militaires, « prêt à mourir » pour « les miséreux de l'Evangile ».

Figure essentielle de la théologie de la libération — courant réformateur du catholicisme, né en Amérique latine —, le père Casaldáliga, aujourd'hui octogénaire, méritait meilleur hommage que cette fiction mélodramatique. Empesée par un vain didactisme, la trame narrative s'appuie sur sa réception au Vatican, en 1988. Filmant platement la rencontre entre l'ecclésiastique progressiste et le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI (Sergi López, méconnaissable !), la réalisation intègre en flash-back les hauts faits du missionnaire dans son diocèse. Ni la joute avec le représentant de la curie romaine, ni l'implication du prélat sur le sol brésilien ne captivent. Une ­saga pompière qui frôle l'hagiographie.

Hélène Rochette

24 juin 2002

20 oct. 2012 : INTERVIEW 
Entrevista exclusiva de D. Pedro Casaldáliga, bispo emérito da Prelazia de São Félix do Araguaia, a Ana Helena Tavares do site "Quem tem medo da democracia?"
VIDÉO


31/03/2014 - AUTRE INTERVIEW : ICI

Aujourd'hui

Quelques images de la ville de extraites du site :
http://www.saofelixdoaraguaia.mt.gov.br/





À 75 ans, il fut rappelé au Vatican et a dû démissionner.

Il a décidé de rester dans le diocèse qu'il avait présidé pendant plus de 35 années. et bien que le Saint-Siège lui ait conseillé de quitter le pays. Atteint de la maladie de Parkinson, Pedro Casaldáliga refuse d'abandonner la lutte pour la défense des droits des défavorisés.

Casaldáliga est l'une des figures les plus représentatives de l'Église des pauvres au Brésil. Sa figure a dépassé très tôt les limites de son diocèse.

Il a contribué à la fondation de deux entités clés dans l'histoire de la Commission de l'Église brésilienne : la Commission Pastorale de la Terre (CPT) et le Conseil indigène missionnaire (CIMI), des organismes fondamentaux dans la lutte pour la réforme agraire et le respect des peuples autochtones du Brésil.





À 86 ans, Dom Pedro Casaldáliga réside dans la ville de São Felix do Araguaia, et reçoit des visites de touristes dans sa simple demeure.



Textes adaptés et traduits à partir de :